PHILO AUX BAINS

Les cafés philosophiques existent depuis de nombreuses années aux Bains des Pâquis. Ils ont non seulement pour vocation de faire découvrir au grand public la pensée de nombreux écrivains, scientifiques, philosophes, chercheurs et artistes venant de Genève, de Suisse ou de l’étranger, mais aussi et surtout de les faire dialoguer avec le public.

L’arrivée du Covid-19 puis le confinement nous ont obligé à repenser complètement notre formule. Pendant le confinement, nous avons organisé des diffusions en direct sur Internet pendant lesquelles le public pouvait interagir à distance directement avec l’invité-e en lui posant des questions par l’intermédiaire du médiateur.

Lors du déconfinement, nous avons pris le meilleur des deux formules précédentes en proposant des rencontres auxquelles le public pouvait participer soit directement aux Bains des Pâquis, soit à distance par Internet.

Au travers de thématiques contemporaines qui nous semblent de toute importance (féminisme, écologie, éthique, santé, transhumanisme, nouvelles technologies, et bien d’autres), nous avons pour désir de nourrir une réflexion concitoyenne en proposant des débats à la fois riches au niveau de leurs contenus et accessibles au plus grand nombre. Constatant que le monde est traversé par de grands changements, secoué par des Fake News, des théories conspirationnistes et autres faits alternatifs et de plus en plus divisé entre différents groupes qui n’ont plus l’occasion de s’asseoir ensemble pour parler et pour réfléchir, cette démarche nous semble plus importante que jamais.

Philo aux Bains 2025: Programme

Le coût environnemental du bonheur avec Gaël Brulé

Samedi 11 janvier à 10h30 – Revoir la discussion en ligne

Dans un monde où la consommation est souvent synonyme de bien-être, quelles sont les conséquences environnementales de nos choix ? Et surtout, est-il possible de redéfinir le bonheur d’une manière plus sobre et respectueuse de la planète ?

Gaël Brulé, sociologue et chercheur, explore dans son ouvrage Le coût environnemental du bonheur les liens entre nos aspirations individuelles et leurs impacts écologiques. En mêlant réflexion philosophique et analyse sociologique, il propose des pistes pour repenser le bonheur en tenant compte des défis environnementaux.

Au cours de ce café-philo, nous discuterons de questions centrales : notre définition du bonheur est-elle compatible avec un monde aux ressources limitées ? Comment les sociétés modernes peuvent-elles évoluer vers des modèles de bien-être durables ? Et quelles solutions concrètes peuvent être mises en œuvre pour réduire le coût environnemental de notre quête de bonheur ?

Ingénieur de formation initiale, Gaël Brulé est sociologue et professeur de santé environnementale à la HES à Genève. Il a réalisé en sociologie sur le bonheur. Ses travaux de recherche portent sur les liens entre bien-être et conditions sociales, institutionnelles et écosystèmes. Il est cofondateur et rédacteur en chef de la revue Sciences & Bonheur.

Le dessin de presse peut-il encore tout dire? avec Gérald Hermann

Le dimanche 9 février à 10h30

Le dessin de presse, espace d’expression incisive et irrévérencieuse, se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre la montée des censures explicites ou implicites, la frilosité de certaines rédactions à publier des dessins jugés polémiques, et les malentendus générés par leur diffusion hors contexte sur les réseaux sociaux, cet art semble plus que jamais interrogé dans son rôle et sa portée. Le dessin de presse est-il encore un pilier de la liberté d’expression ? Peut-il continuer à jouer son rôle de miroir critique dans une société où l’offense est parfois perçue comme un crime ?

Pour aborder ces enjeux, nous avons le plaisir d’accueillir Gérald Herrmann, dessinateur de presse renommé, dont le trait acéré et les réflexions éclairées explorent les contradictions de notre époque. À travers son expérience, il questionnera la place du dessin de presse au XXIe siècle et le sens même de l’humour et de la satire dans nos démocraties.

« Le dessin de presse n’est pas fait pour plaire à tout le monde, il est là pour interpeller, provoquer et, parfois, déranger. C’est une preuve vivante de la liberté d’expression. » (Gérald Herrmann)

La décroissance, un mythe? avec Timothée Parrique

Le dimanche 9 mars à 14h00 – Revoir la discussion en ligne

Et si l’idée de croissance infinie n’était qu’un mythe? Si nos sociétés pouvaient prospérer tout en respectant les limites de la planète? La décroissance, souvent mal comprise, propose une autre voie, celle d’un recentrage sur l’essentiel, de la solidarité et de la simplicité. Que signifie réellement “vivre mieux avec moins”? Quels changements cela implique-t-il pour nos modes de vie, nos valeurs et notre économie?

Pour explorer ces questions, nous avons l’honneur d’accueillir Timothée Parrique dans le cadre du FIFDH, économiste et auteur de référence sur la décroissance. Son ouvrage phare, Ralentir ou périr : L’économie de la décroissance, interroge notre obsession pour le PIB et plaide pour une transformation profonde de notre rapport à la consommation, au travail et à la nature.

“La décroissance n’est pas la récession, mais une invitation à repenser ce qui fait une vie réussie et une société durable.” (Timothée Parrique)

Ainsi l’animal et nous avec Kaoutar Harchi

Le samedi 5 avril à 10h30

Qu’est-ce qui fait de nous des humains ? Pourquoi et comment avons-nous établi une frontière avec l’animal ? Et que révèle cette séparation sur nos sociétés, nos hiérarchies et nos violences ?

Dans Ainsi l’animal et nous, la sociologue et écrivaine Kaoutar Harchi interroge la manière dont nous avons construit la figure de l’animal comme un être inférieur, exploitable, tuable – et comment cette même logique a servi, à travers l’histoire, à justifier l’exclusion et la domination de certains groupes humains : femmes, minorités raciales, classes populaires. Car si nous animalisons les animaux, nous avons aussi animalisé certains humains, pour mieux les reléguer hors de la communauté morale.

Entre analyse théorique et réflexion intime, l’ouvrage de Kaoutar Harchi nous invite à repenser notre rapport à l’animalité et à la violence, mais aussi à envisager des formes nouvelles de justice et de coexistence.

Cette rencontre, organisée dans le cadre du festival Histoire et Cité en collaboration avec Les Indépendantes, sera l’occasion d’explorer avec l’autrice ces questions cruciales, en lien avec l’histoire, la philosophie et les luttes sociales contemporaines.

Intelligence artificielle, connaissance et société avec Monsieur Phi

Le samedi 10 mai à 14h00

L’intelligence artificielle bouleverse notre rapport à la connaissance, au travail et aux machines. Entre promesses fascinantes et craintes légitimes, elle redéfinit la manière dont nous appréhendons le monde, la pensée et même notre propre humanité. Sommes-nous en train d’assister à une révolution cognitive ? L’IA peut-elle réellement penser, comprendre ou savoir ? Et quelles conséquences ces avancées auront-elles sur la société et notre quotidien ?

En compagnie de Monsieur Phi, philosophe, Youtubeur et vulgarisateur reconnu, nous interrogerons les grands enjeux de l’IA, en lien avec la connaissance, la robotisation et notre rapport aux machines. Quelle place l’humain conserve-t-il face à des systèmes toujours plus performants ? Que signifie « comprendre » dans un monde où les algorithmes produisent du savoir sans véritable conscience ? Et jusqu’où peut-on automatiser les décisions sans perdre le contrôle ?

Un échange passionnant qui nous amènera à questionner les implications philosophiques, éthiques et politiques d’un futur où l’intelligence n’est peut-être plus exclusivement humaine.

École à la dérive? avec Philippe Favre

Le dimanche 8 juin à 10h30

L’école romande traverse une période de questionnements profonds : un nombre croissant d’élèves achèvent leur scolarité sans maîtriser les savoirs fondamentaux, tandis que des enseignants abandonnent leur vocation ou voient leur autorité remise en cause. Parallèlement, de plus en plus d’enfants sont déscolarisés en Suisse.

Comment expliquer que tant d’élèves peinent à acquérir les compétences de base? Pourquoi assiste-t-on à une démotivation croissante chez les enseignants? Les décideurs pédagogiques sont-ils trop éloignés des réalités du terrain? Quelles solutions concrètes peuvent être envisagées pour redresser la situation?

Philippe Favre, historien et enseignant depuis 1981, s’est penché sur ces problématiques dans son essai École à la dérive? Cap sur les solutions. Fort de ses 42 ans d’expérience dans l’enseignement public et de son rôle de formateur pour l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans les classes valaisannes, il propose une vingtaine de solutions concrètes pour renouer avec l’excellence en se réappropriant l’ingénierie pédagogique.

Nous vous invitons à une rencontre avec Philippe Favre pour discuter des défis actuels de notre système éducatif et des pistes d’amélioration qu’il suggère. Parents, enseignants, décideurs et citoyens engagés sont conviés à participer à ce dialogue constructif visant à redonner à l’école les moyens de remplir sa mission éducative, essentielle au bon fonctionnement de notre démocratie.

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PHILO AUX BAINS

Lors du déconfinement, nous avons pris le meilleur des deux formules précédentes en proposant des Cafés-philo auxquels le public pouvait participer soit directement aux Bains des Pâquis, soit à distance par Internet.